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Fantaisie, légèreté et autres turbulences
10 janvier 2011

L'heure de la nouvelle a sonné !!!

offrande

Première nouvelle de l'année 2011

bienvenue aux nouveaux lecteurs

et Merci aux habitués de continuer à me suivre

dans cette aventure "mots nus mentale" !!!!

QUI ETAIS-TU ??

Voilà la sentence était tombée…clouée, elle était clouée ! Et même si Jésus restait pour elle un concept de fariboles, elle commençait à éprouver une certaine compassion à son égard ! Rien qu’à l’idée d’imaginer ce type percé aux quatre extrémités, elle en avait la nausée. Bon, il lui fallait relativiser… Dieu merci (l’expression s’imposait !), elle n’était pas clouée au sens propre, si bien entendu, on considère que ce genre de torture puisse être propre, non ? N’est-ce pas ! Son état relevait davantage du clouage partiel, pour résumer : un dos façon meuble en kit, le genre de truc qui, lorsque tu as terminé, il te reste toujours des pièces sur les bras et tu ne sais pas quoi en faire, et une jambe qui résolument avait décrété la grève générale et illimitée ! Donc clouée chez elle, dans son appart sans ascenseur avec le moral aussi claudiquant que sa guibole ! Ca allait être long cette histoire, très long. Son seul accès au monde extérieur était la visite de l’infirmière (8 minutes chrono, comprenant la montée et la descente de l’escalier !), sa mère pour l’aider à faire sa toilette, la chouchouter et lui apporter de quoi manger et les ami(e)s qui se relayaient histoire de faire de son triste sort, un sort moins triste ! Bien sûr son fils était présent, enfin ce genre de présence que peuvent avoir les grands ados, à savoir quelque chose qui ressemble à du pointillé, mais loin d’elle l’idée de le lui reprocher et d’ailleurs elle aurait, elle aussi, bien pris ses jambes à son cou si elle l’avait pu ! Donc avant de devenir irrévocablement folle, il lui fallait trouver une porte de sortie, une issue de secours mentale. Elle avait toujours été fascinée par l’apprentissage, découvrir, comprendre, assimiler et enfin réaliser, quoi de plus ensorcelant ?  Et être ensorcelée, c’était exactement ce dont elle avait besoin. La solution était d’une simplicité enfantine, à quoi pouvait-on aspirer, lorsque l’on était invalide ? Fichtre à bouger, à voyager dame !! Ses lectures, naturellement, lui procuraient cet élan, cet émoi mais ce n’était pas suffisant. « Pour aller loin, on ménage sa monture » dit-on mais en l’occurrence cet adage n’allait pas faire loi ! La tendance était davantage à une débauche d’énergie intellectuelle et émotionnelle faisant la nique à son atonie. Elle était dans une configuration où elle devait être pragmatique : le monde et ses habitants  s’offraient à elle par le truchement d’Internet : banco ! La conquête de l’univers et de ses civilisations était lancée !

Les débuts furent plus laborieux qu’elle ne l’aurait imaginé, les méandres de la toile étaient parfois de sacrés cul-de-sac ! Puis un jour, alors qu’elle commençait à se désespérer, elle eut un retour de contact des plus intrigant et prometteur. A l’autre bout de la terre, dans l’autre hémisphère, un homme venait de lui proposer une conversation : un véritable échange, un partage et non pas une dragouille bon marché pour internautes tout autant affligés qu’affligeants !

Ce fut ainsi que cette aventure débuta, pas à pas, chacun se dévoilant progressivement, faisant part des ses aspirations, de ses goûts, échangeant les bons plans en matière de livres, de musique, d’art, c’était tout bonnement magique ! Mais ce qui prévalait, c’était l’humour : de taquineries en fous rires, elle-même se trouvait absolument ridicule à rire à gorge déployée devant un écran de PC ! Mais le charme agissait, la magie opérait et elle était envoûtée …Grâce à lui, elle put approfondir sa connaissance  de l’art moderne et visiter de nombreux musées via la toile, elle découvrit aussi une culture qui la subjuguait, celle des Maoris. Elle s’enivrait de leurs chants, se troublait pour leur art, s’émerveillait  de leurs tatouages et se trouvait inexorablement captivée, jusqu’à l’hypnotisme, par ces contrées aussi éblouissantes que lointaines. Pas un jour sans connexion, pas de rendez-vous manqué, elle ne se rendait pas compte qu’elle avait basculé d’un enfermement à un autre… Le temps coulait comme un fleuve tranquille qui serpente dans la nature sans se soucier de ce qui l’entoure. Certes, elle constatait parfois certaines incohérences de situations, mais si son cerveau allumait cette petite ampoule rouge en signe d’avertissement, elle n’écoutait que son esprit qui se complaisait tant dans cette rocambolesque histoire. Elle balayait alors toute suspicion pour se concentrer uniquement sur le plaisir et le bonheur de ce partage extraordinaire. Vinrent alors les rendez-vous manqués sur des prétextes fallacieux, la jolie peinture étoilée commençait à s’écailler et les mots d’excuse ressemblaient de plus en plus à des mots d’adieux. Une claque psychologique qui lui donna le déclic néanmoins de réagir. Ils ne se devaient rien finalement, et il était si simple de mettre fin à tout cela d’un simple clic sur le clavier…

Lui qui lui disait jusqu’alors ce qu’elle avait envie d’entendre au fond, se trouvait pris à son propre piège et cherchait à se sortir de cette situation devenue très inconfortable ou peut-être qu’en fait cela ne l’amusait plus du tout ! Il avait pris une fausse identité, s’était créé de toutes pièces une vie, la sienne s’érodant progressivement dans ce monde totalement virtuel. Il avait joué à être quelqu’un d’autre, un rôle qu’il avait parfaitement tenu mais la pièce était trop longue et surtout sans fin ! Elle, de son côté, était restée sincère et la douleur qui s’immisçait peu à peu en elle relevait davantage de la trahison plus que de la perte. Car si tout était faux, qu’en était-il alors de ces échanges qui lui avaient tant apportés ? Faux aussi,  pipeau ? Peanuts ? Elle voulut comprendre, l’engagea à s’expliquer et à dire qui il était vraiment. Quelle importance cela pouvait-il avoir qu’il fut blond ou pas, Australien ou non, ce qui comptait n’était-il pas seulement ce qu’ils s’étaient dit et l’intensité intellectuelle et émotionnelle qui s’en était dégagé ? Fin de non recevoir, pas de réponse, et plus d’adresse, tout avait été effacé. Il était l’heure de se réveiller, le rêve venait de s’achever…Comme après un lendemain de cuite, la bouche était sèche et un méchant goût d’amertume ne parvenait pas à s’estomper. Le temps passa, la jambe accepta après de longues tractations (et tractions !) de se remettre au boulot, la vie réelle reprit ses droits et le quotidien lui permit d’évacuer et de passer à autre chose. Parfois, elle ne pouvait s’empêcher d’y repenser pourtant, ne pas savoir était ce qu’il y avait de pire en réalité. Elle avait conservé néanmoins son entichement pour l’autre hémisphère et ses nombreux attraits, elle irait peut-être un jour, allez savoir ! Finalement, cette expérience avait fini par se révéler positive et enrichissante, parfois un beau mensonge vaut mieux qu’une vilaine vérité ! Cela avait été en tous cas, une béquille supplémentaire et formidable de sa reconstruction. Et lui alors, s’y était-il brûlé les ailes, qu’était-il devenu ? Avait-il endossé un nouveau rôle pour vivre une nouvelle vie théorique ? Elle ne le saurait probablement pas et se demanderait à jamais : « Qui étais-tu ? » Lisa Montia.

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Commentaires
C
formidable fenêtre vars l'xterieur que le net mais aussi formidable prison pour qui ne sait pas s'en sortir pour aller à l'exrérieur !<br /> Piège : quoi de plus facile de se cacher dans la toile telle une merveille de maître sous une croûte ou bien l'inverse ...<br /> bonne journée ma belle !<br /> bises !
Fantaisie, légèreté et autres turbulences
  • Billets d'humeur et d'humour à propos de grands "tout" et de petits riens, la vie en somme ! culture, loisirs, quotidien, bons plans, critiques de l'actualité, de quoi sourire à la barbarie et au cynisme ambiant. Le tout agrémenté de nouvelles
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